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La mesure de la lumière.

La mesure de la lumière

Les appareils photo modernes ont des automatismes qui s'occupent de mesurer la lumière et d'effectuer les réglages en conséquence.

Rien n'interdit cependant de savoir faire une mesure de lumière manuellement en utilisant un posemètre ou un flash-mètre. C'est indispensable pour travailler en studio et cela peut rendre de grands services dans les cas difficiles.

 

Avec quoi mesure-t-on la lumière ?

On mesure la lumière avec un posemètre (plus simplement appelé "cellule") ou avec un flash-mètre. Pour mesurer la lumière ambiante, tous les types de cellules feront l'affaire mais pour mesurer la lumière d'un flash il faut obligatoirement un flash-mètre, c'est à dire une cellule capable de réagir très rapidement et de synchroniser la mesure sur l'éclair du flash.

De nombreux fabricants proposent ce matériel, à des prix très variables. Voici quelques modèles parmi les plus connus :

Flashmètre de marque Gossen
Flashmètre de marque Sekonic
Flashmètre de marque Kenko

 

Mesure de la lumière incidente ou de la lumière réfléchie.

En photographie, il existe deux façons de mesurer la lumière :

  • Mesurer la lumière incidente, c'est à dire celle qui est émise par une source et qui éclaire le sujet. Encore appelée éclairement, cette valeur s'exprime en lux (voir lux sur Wikipedia).
  • Mesurer la lumière réfléchie, c'est à dire celle qui est renvoyée par le sujet vers l'appareil photo. On parle aussi de luminance, qui s'exprime en candelas par mètre carré (voir cd/m² sur Wikipedia).

Mesure de la lumière incidente ou éclairement.

Mesure de lumière incidente

La cellule est placée placée le plus près possible du sujet et dirigée vers la source (la lampe, le flash, le soleil, etc.). Cette technique est précise. C'est celle qui est généralement utilisée en studio. Mais en extérieur elle n'est pas toujours facile à mettre en œuvre.

Mesure de la lumière réfléchie ou luminance.

Mesure de lumière réfléchie

La cellule est placée au niveau de l'appareil photo et est dirigée vers le sujet. On mesure donc la lumière qui est renvoyée par ce dernier. On préférera cette méthode en extérieur lorsque la lumière n'a pas de provenance bien précise, comme c'est le cas par temps couvert par exemple.

Les cellules des appareils photos mesurent bien sûr la lumière réfléchie.

 

La plupart des cellules permettent les deux types de mesures. Le choix sera donc fait en fonction d'autres critères. Mais voici quelques cas de figure classiques.

Mesure de la lumière incidente Mesure de la lumière réfléchie

Pas de cellule disponible.
C'est finalement le cas le plus courant pour les photos en extérieur. Dans ce cas, on utilisera donc la cellule de l'appareil photo, que ce soit en mode manuel ou en mode automatique.

X

Le sujet n'est pas accessible (voir les exemples ci-dessous).
Il est donc impossible de placer la cellule au niveau du sujet.

X

La source de lumière n'est pas précise.
C'est le cas d'un paysage brumeux ou sous un ciel nuageux.

X

Travail en studio.
La mesure de la lumière incidente est plus précise.

X
Mesure de lumière réfléchie

Dans le cas d'un paysage, la mesure en lumière réfléchie est souvent la seule possible.

Mesure de lumière réfléchie

Dans cet exemple, on voit mal le photographe s'approcher du sujet avec sa cellule.

Mesure de lumière réfléchie

Lorsque le sujet est mobile, il n'est pas possible non plus de faire une mesure de lumière incidente.

Comment utiliser un posemètre ou un flashmètre ?

Plusieurs méthodes de mesure sont possibles. Nous décrivons ci-dessous la méthode avec priorité à la vitesse, qui est celle utilisée en studio. Pour effectuer une mesure avec priorité à l'ouverture, il suffit de permuter ouverture et temps de pose dans les explications ci-dessous.

  • Choisissez le mode de mesure (voir ci-après).
  • Choisissez une sensibilité (iso) et indiquez là sur le flashmètre (exemple : 200 ISO).
  • Choisissez un temps de pose et réglez le flashmètre en conséquence (exemple : 1/125ème de seconde).
  • Choisir de travailler dôme sorti ou dôme rentré (voir plus bas).
  • Faire la mesure et lire la valeur d'ouverture calculée par la cellule.
  • Sélectionner le mode exposition manuelle sur l'appareil photo.
  • Reporter sur le boîtier la sensibilité choisie, le temps de pose choisi, et l'ouverture calculée par le flashmètre.

Les modes de mesure.

Plusieurs modes de mesure sont disponibles. Le mode de sélection et les pictogrammes peuvent varier d'une marque et d'un modèle à l'autre, mais ils se ressemblent tous plus ou moins. Voici les pictogrammes utilisés par la marque Sekonic :

Lumière continue, priorité à l'ouverture

Lumière continue ou naturelle, priorité à l'ouverture.

On choisit une ouverture et une sensibilité, l'appareil indique le temps de pose en fonction de ces paramètres et de la lumière mesurée.

Lumière continue, priorité au temps de pose

Lumière continue ou naturelle, priorité à la vitesse

On choisit le temps de pose et la sensibilité, l'appareil calcule l'ouverture en fonction de ces paramètres et de la lumière mesurée.

Lumière continue, mode TF

Lumière continue ou naturelle, mode TF.

On choisit le temps de pose ET l'ouverture, l'appareil calcule le sensibilité en fonction de ces paramètres et de la lumière mesurée.

Utilisation d'un flash

Utilisation d'un flash.

On choisit le temps de pose et la sensibilité, l'appareil calcule l'ouverture en fonction de ces paramètres et de la lumière mesurée.
Le flashmètre attend un éclair pour faire la mesure ; le flash doit donc être déclenché manuellement.

Utilisation d'un flash raccordé

Utilisation d'un flash avec connexion filaire.

On choisit le temps de pose et la sensibilité, l'appareil calcule l'ouverture en fonction de ces paramètres et de la lumière mesurée.
Le flashmètre déclenche le flash et effectue la mesure. Un cordon doit relier le flashmètre au flash. Cette solution est assez peu pratique.

Utilisation d'un flash radio

Utilisation d'un flash radio déclenchable.

On choisit le temps de pose et la sensibilité, l'appareil calcule l'ouverture en fonction de ces paramètres et de la lumière mesurée.
Le flashmètre envoie le signal radio pour déclencher le flash et effectue la mesure. Cela suppose un flash compatible avec le signal du flashmètre. Ce sont en général les flashs de studio qui permettent cette utilisation.

Le dôme rétractable.

Certains flashmètres disposent d'un cache de forme hémisphérique, qui peut être sorti ou rentré. On l'appelle "lumisphère", "sphère" ou tout simplement "dôme". La position de ce dôme change l'angle de vision de la cellule.

Le dôme est sorti.

Flashmètre avec dôme sorti

La cellule "voit" partout autour, l'angle de vision est de 180° ou presque.

Le dôme est rentré.

Flashmètre avec dôme rentré

La cellule ne "voit" plus que ce qui est dans l'axe. L'angle de vision est beaucoup plus réduit.


En studio, on utilise le flashmètre dôme rentré pour la mesure séparée de chacune des sources. Le flashmètre dôme sorti sera préféré pour déterminer l'exposition avec toutes les sources allumées. On positionne alors le dôme en direction de l'appareil.

Une petite expérience à propos de la lumière réfléchie.

Nous avons dit que la mesure de lumière réfléchie manquait de précision car son résultat dépend de la couleur du sujet photographié. Voici une petite expérience pour mettre ce problème en évidence. Vous aurez besoin d'une surface blanche et d'une surface noire. Si vous avez accès à un studio, les fonds noir et blanc feront très bien l'affaire. Sinon essayez de trouver un mur blanc, un tableau noir de classe, etc.

  • Régler votre appareil sur automatique ou semi-automatique (priorité à la vitesse ou à l'ouverture, peu importe).
  • Faites une photo de la surface blanche en vous approchant suffisamment pour que le viseur soit rempli de blanc.
  • Faites la même chose avec la surface noire.

En comparant les deux photos vous serez peut-être surpris de constater qu'elles sont pratiquement identiques : elles montrent toutes deux une surface grise. Les histogrammes sont également très semblables et montrent un pic au milieu, c'est à dire dans la zone du gris.

Histogramme de la photo blanche

Histogramme de la photo blanche

Histogramme de la photo noire

Histogramme de la photo noire

Comment expliquer ça ?

Il faut d'abord expliquer comment "raisonne" votre appareil photo. En principe les photos que vous faites habituellement comportent des zones claires (le ciel, l'eau, etc.) et des zones sombres (en dessous des arbres, le sol, etc.) l'appareil effectue une moyenne de ces luminosités et calcule les paramètres de réglages pour que cette moyenne soit au milieu de l'histogramme. Ce qui est un bon choix dans la plupart des cas.

Mais dans le cas d'une photo toute blanche, la moyenne correspond à la luminosité du blanc. Les paramètres calculés par l'appareil vont donc placer ce blanc au milieu de l'histogramme, c'est à dire dans la zone des gris. Et bien sûr il se passe la même chose pour la photo noire.

Cette petite expérience montre que la mesure de lumière réfléchie est fortement influencée par la couleur du sujet. Si vous disposez d'une cellule, effectuez une mesure de la lumière incidente, réglez votre appareil en mode manuel et reportez les réglages calculées par votre cellule. Vous obtiendrez cette fois-ci une photo blanche et une photo noire : la mesure de lumière incidente n'est pas perturbée par la couleur du sujet.

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