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Tutoriel : Introduction à la photographie en studio.

Introduction à la photographie en studio

Les premiers essais de photographie en studio avec flashs sont en général assez déstabilisants. En effet, il y a tout d'abord l'obligation d'effectuer un réglage manuel de l'exposition. Mais de nombreux autres réflexes ou habitudes devront être oubliés, comme par exemple le fait de tourner autour du sujet pour chercher le meilleur angle de prise de vue.

 

La démarche.

Le studio est le monde de la précision. Tout doit être parfait et si quelque chose ne va pas, on corrige et on refait la photo. On est donc à l'opposé d'autres genres photographiques comme la photo de rue, où l'occasion d'une photo ne se présente qu'une fois.

Si certaines photos de studio paraissent spontanées, il faut bien réaliser qu'elles sont probablement le résultat de nombreux essais et d'un travail de direction de modèles pour obtenir justement cette spontanéité.

La position du photographe.

L'axe fond-modèle-photographe est très rigide : pas possible de tourner autour du sujet, comme on le conseille lors de la prise de vues en extérieur. En effet, si le photographe se décale trop sur la droite ou la gauche, le fond ne sera pas assez large et on verra le support ou le mur.

En studio, pour changer l'angle de prise de vue, on demande au sujet de se tourner (si c'est un objet, on le repositionne en fonction).

Le photographe est dans l'axe

Le photographe est bien dans l'axe fond-modèle
Le photographe est décalé par rapport à l'axe

Le photographe s'est décalé par rapport à l'axe : la bordure du fond risque d'être visible sur la photo

La position du modèle.

Le modèle ne doit pas non plus se déplacer. Si le sujet se rapproche du flash, il sera davantage éclairé ; s'il s'en éloigne il sera moins éclairé. C'est très sensible : passer de 1m à 1,40m divise la lumière par 2. Il en sera de même si la personne s'assoit ou s'allonge au sol : il faudra refaire une mesure de lumière.

Le réglage d'exposition se fait en manuel (1).

Les modes d'exposition automatiques ou semi-automatiques ne fonctionnent pas car des flashs inconnus du boîtier se déclenchent au dernier moment. Impossible donc d'utiliser les modes "priorité vitesse", "priorité ouverture", "full auto", "iso auto", etc. A notre connaissance il n'existe pas de flash de studio qui permettent l'automatisme comme on le trouve avec certains flashs cobra .

On réglera donc l'appareil pour une exposition en mode manuel. Les paramètres sont cependant faciles à déterminer :

  • La sensibilité sera réglée au plus bas afin de minimiser le bruit (100 ou 200 ISO).
  • Le temps de pose n'a aucune importance tant qu'il reste en dessous de la vitesse de synchro flash, et à condition que le studio soit assez sombre. On choisira par exemple 1/125ème ou 1/200ème de seconde.
  • L'ouverture est choisie par le photographe en fonction du rendu qu'il veut obtenir. La puissance du ou des flashs est alors ajustée en fonction de ce choix. Il est possible, pour faire plus simple, de mesurer la lumière émise par les flashs et de déterminer l'ouverture en conséquence, mais cette solution est moins bonne car elle introduit un paramètre imposé, non décidé, ce qui est contraire à l'esprit du travail en studio.
  • Étant en mode manuel, le type de mesure (spot, pondéré...), est sans importance.

 

  • Consultez également le tutoriel sur la mesure de la lumière avec un flash-mètre.

La mise au point (1).

On peut rester sur une mise au point automatique mais certains boîtiers ont du mal dans les studios un peu sombres. Il est toujours possible de faire une mise au point manuelle ou d'augmenter la puissance des lampes pilote pour faciliter le travail de l'auto-focus.

La balance des blancs.

On peut sans trop de risque positionner la balance des blancs sur "Flash". Mais pour plus de précision il est conseillé de faire une photo témoin avec une charte de gris (et bien sûr de photographier en RAW).

Charte de gris

Le déclencheur pour le flash (ou transmetteur) (1).

Même si le boîtier n'a aucune idée des flashs qui sont utilisés, il faut bien qu'il arrive à les déclencher. Plusieurs solutions existent :

  • Le cordon. Un peu vieillot, pas pratique et dangereux, au moins pour le matériel : il est facile de se prendre les pieds dans ces fils, surtout qu'un studio photo est souvent dans la pénombre.
  • Le déclencheur infrarouge, qui ne marche pas bien à l'extérieur, et qui ne permet qu'un pilotage très sommaire des flashs.
  • Enfin le plus courant : le déclencheur radio, qui permet de déclencher tous les flashs ou seulement certains d'entre eux. Il est également parfois possible de télécommander les principaux réglages des flashs.
Déclencheur de flash infrarouge Multiblitz

Déclencheur de flash infrarouge de la marque Multiblitz
Déclencheur de flash radio Neewer

Déclencheur de flash radio de la marque Neewer
Déclencheur de flash radio Godox

Déclencheur de flash radio de la marque Godox

 

Le test du noir studio.

Chaque séance devrait commencer par un test du noir studio afin de s'assurer que la lumière ambiante ne sera pas visible sur les clichés. Bien sûr, si vous êtes dans votre studio habituel, dont vous connaissez bien les paramètres, vous n'êtes pas obligé de refaire ce test chaque fois. Mais veillez quand même que le soleil ne fasse pas de tâche de lumière rectangulaire (suivant la forme de la fenêtre) sur le sol ou le mur du fond. Ces défauts ne seront peut-être pas faciles à repérer au dos de l'appareil mais bien visibles sur la photo finale.

Comment faire le test du noir studio ?

  • Régler sur l'appareil photo les paramètres décidés pour la prise de vue : sensibilité, ouverture et temps de pose.
  • Faire une photo sans déclencher les flashs. Cette photo doit être parfaitement noire. Si ce n'est pas le cas il faudra, soit fermer les stores si les fenêtres en sont équipées, soit modifier les paramètres de la prise de vue : diminuer le temps de pose, et/ou l'ouverture du diaphragme.

Si ce test est correct, on peut commencer la séance, sans qu'il soit nécessaire de plonger le studio dans la pénombre, ce qui présenterait au moins deux inconvénients : le risque de se prendre les pieds dans un câble (avec des conséquences financières probables), et deuxièmement, le mauvais fonctionnement de l'autofocus de l'appareil photo, ce qui obligera à une mise au point manuelle.

Notes.

(1) Remarque : les chapitres repérés par (1) ne concernent que les studios équipés de flashs mais les sources de lumière continue à LED sont de plus en plus courantes et sans doute plus faciles à utiliser pour un débutant.
En effet, en lumière continue, il est possible d'utiliser les modes d'exposition automatique ou semi-automatique, bien que ce ne soit pas conseillé. Et bien entendu il n'est pas nécessaire d'utiliser un déclencheur.

Fin de page

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